Le grand Temple d'Abou Simbel
Les salles Nord du trésor - Description archéologique et textes hiéroglyphiques
Introduction
Les deux temples d’Abou Simbel ont été sculptés à flanc de montagne pendant le règne du roi Ramsès II, au XIIIe siècle avant J.-C., comme deux monuments d’éternité, l’un pour le souverain lui-même et l’autre pour sa reine Néfertari. Dans le sien, il a notamment commémoré sa victoire lors de la bataille de Qadesh. La construction des deux temples a commencé vers 1264 avant notre ère et a duré environ 20 ans, jusqu’en 1244 avant notre ère. Au sud, se trouve le grand “Temple de Ramsès-aimé-d’Amon” consacré aux dieux Rê-Horakhty, Ptah et Amon-Rê, alors que le plus petit, au nord, est dédié à la déesse Hathor-Sothis, personnifiée par Néfertari, la plus aimée de toutes les nombreuses épouses de Ramsès.
L’édition du grand temple d’Abou Simbel, entreprise par le CEDAE, a déjà permis de publier plusieurs volumes relatifs à la bataille de Qadesh, à la façade (A-E), aux salles sud du Trésor, à l’architecture de cet emblématique spéos de Ramsès II et à la chapelle de Rê-Horakhty. Cette année, s’ajoute à cette série un sixième volume, consacré aux salles nord du Trésor: description archéologique et traduction des textes, planches photographiques et dessins des scènes.
Ces salles auxquelles on accède, comme celles du sud, depuis la grande salle-cour du temple, sont au nombre de cinq et référencées par leur plan-clé sous les lettres Q, R, S, T et U. Trois d’entre elles (Q, R et S) communiquent directement avec la grande salle-cour, tandis que l’on pénètre dans les deux autres (T et U) en empruntant la salle (S). Si par leur plan, les salles S, T et U, semblent faire pendant aux salles du Trésor sud (N, O et P), les deux autres (Q et R) ont été ajoutées a posteriori ainsi que le suggère leurs portes dont le percement a amputé une partie de la bataille de Qadesh reproduite sur le mur nord de la grande salle-cour.
Selon la même thématique que dans les salles sud du Trésor, celles du nord reproduisent sur leurs parois tout un ensemble de scènes, sculptées en relief “dans le creux” et mettant le roi en présence de divinités. Le plus souvent Ramsès II est figuré agenouillé ou plus rarement debout, faisant face à des déesses ou des dieux représentés assis. Si un certain nombre de divinités nubiennes y sont à l’honneur, comme Horus de Miâm, Horus de Baki ou de Bouhen ou encore Hathor d’Ibchek, on y trouve également un panthéon plus classique représenté notamment par Rê-Horakhty, Amon, Mout, Khonsou, Ptah, Thoth, Isis, Montou, et quelques autres. Enfin dans certains tableaux, Ramsès apparaît sous une apparence divine, celle d’Ousermaâtrê-Setepenrê, d’Amon-de-Ousermaâtrê-Setepenrê, d’Ousermaâtrê-le-grand-dieu ou encore de Ramsès-le-grand-dieu. D’abord dessinées à l’encre noire sur les parois, comme en témoigne notamment le tableau Q.7 inachevé, ces scènes ont été ensuite sculptées et peintes : les figures se détachent en jaune, couleur de l’or, et les attributs ou parures (collier, barbe, ceinture, bracelets, periscélides) en noir. Certains textes, comme dans la scène R.14 (derrière le roi) n’ont pas été sculptés mais sont simplement peints en jaune.
Comme les autres publications éditées par le CEDAE, celle-ci est le fruit d’un travail collectif qui s’appuie sur le relevé des textes hiéroglyphiques effectué sur place par Sergio Donadoni et vérifié par Jaroslav Cerny. Pour ce nouveau volume qui paraît dans la collection scientifique du CEDAE et pour leur bienveillant soutien, nous tenons à exprimer notre gratitude au Prof. Khaled El-Enany, ministre du tourisme et des antiquités ainsi qu’au Dr. Moustapha Wasiri, secrétaire général du conseil suprême des antiquités.
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